• Hôtel de Beauharnais

     Hôtel de Beauharnais

     

     78, rue de Lille – Paris 7ème  -  Métro Assemblée Nationale

     Une sobre façade du début du XVIIIème siècle, et un portique égyptisant : ce curieux mélange a été voulu par Eugène de Beauharnais, fils de Joséphine et beau-fils de Napoléon 1er, devenu propriétaire de l’hôtel en 1803.

    Le jeune homme cédait ainsi à la mode lancée depuis le retour  de l’expédition d’Egypte (1798-1801).

    Achetée par la Prusse en 1818, le bâtiment devint ensuite propriété de l’Allemagne.

     Hôtel de Beauharnais

     

    La Prusse, désormais allemande, possédait à Paris avec l'hôtel de Beauharnais un joyau inestimable. Frédéric-Guillaume II avait particulièrement apprécié ce palais qui lui avait été confié lors de son séjour dans la capitale en 1814.

    Après la bataille de Waterloo et la saisie des biens de la famille de l’Empereur, il avait souhaité y séjourner à nouveau et l’avait alors officiellement loué pour sa légation. Le 6 février 1818, le roi de Prusse brisa sa cassette personnelle pour acquérir le palais du prince Eugène de Beauharnais. Il permit ainsi à la légation prussienne de s’implanter de façon définitive en bordure de Seine.

     

    Hôtel de Beauharnais

     

    Historique   (source wikipedia)

    Cet hôtel particulier est édifié par Germain Boffrand qui acquiert vers 1710 une bande de terrain, le long de la rive gauche de la Seine. Sur son terrain, Boffrand édifie plusieurs demeures. Pour lui-même, il fait bâtir un hôtel dont le jardin rejoint la Seine (l'actuel quai Anatole-France). Au sud, il donne sur la rue de Bourbon, plus tard rue de Lille.

    L'architecte ne profite guère de sa demeure, puis qu'il la vend, un an après son installation, à Jean-Baptiste Colbert, marquis de Torcy, neveu du grand Colbert.

    L'hôtel par la suite aurait eu plusieurs autres propriétaires, en 1766, il est acheté par le duc de Villeroy.

     

    Hôtel de Beauharnais

     

    Le 20 mais 1803, Eugène de Beauharnais, âgé de 22 ans, beau-fils du premier consul Napoléon Bonaparte, l'achète pour la somme de 195 000 francs. L'hôtel était alors assez délabré.

    L'année suivante, Eugène est fait archi-chancelier de l'empire, puis vice-roi d'Italie. Les dépenses occasionnées par les travaux émeuvent l'opinion publique et Napoléon charge Fouché de se renseigner sur les agissements des architectes Calmelet et Bataille.

    Le 3 février 1806, par une lettre, il tance son beau-fils d’avoir « jeté des sommes immenses à la rivière ». Eugène défend ses architectes et met en avant ses charges pour justifier son manque de surveillance. Napoléon lui répond qu’il met l’embargo sur l’hôtel qui n'est habité par son propriétaire que durant un court séjour à Paris en 1811.

    Lors de l'entrée des alliés à Paris, le roi de Prusse Frédéric-Guillaume III en fait son logement. L'hôtel lui plait si bien, qu'il désire en faire le siège de la légation de Prusse. L'immeuble, le mobilier et ses dépendances sont achetés pour 575 000 francs payés directement par le roi.

     Le porche de style égyptien de l’hôtel Beauharnais en 1968.

    La modification la plus spectaculaire des architectes fut l’ajout d’un porche de style égyptien .

     

    Hôtel de Beauharnais

     

    Articles connexes : Égyptomanie et Éclectisme égyptien.

    Lors de la proclamation de l'Empire allemand sous la férule des prussiens en 1871, l'hôtel devient logiquement l'ambassade du nouvel état, et le restera sans discontinuer durant les 73 années qui suivront.
    C'est là qu’Herschel Grynszpan assassine le troisième conseiller de l’ambassade, Ernst vom Rath, le 7 novembre 1938 au matin.
    Pendant l’Occupation parisienne de la capitale, c’est ici que réside Otto Abetz, l’ambassadeur allemand.
    À la fin de la Seconde Guerre mondiale en 1944, l'hôtel est confisqué par l'état français qui y installe une partie des services du ministère des Affaires étrangères. C'est durant cette période, en 1951, que l'hôtel sera classé monument historique1.

    Par décret de l'Assemblée nationale du 20 juillet 1961, l'hôtel fut rétrocédé à la République fédérale d'Allemagne le 26 mars 1962 et reprend ainsi sa destination initiale, jusqu'au transfert des services de l’ambassade d’Allemagne au 13-15, avenue Franklin-D.-Roosevelt dans le 8e arrondissement...

     

    Hôtel de Beauharnais

     

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