-
La Seine, ses Quais et ses Ponts
La Seine, ses Quais et ses Ponts
L'extrémité de l'île Saint-Louis et le pont Louis-Philippe
« L'eau monta si haut qu'elle recouvrit l'Île Notre-Dame et que, devant le quai aux Ormeteaux (actuel quai des Célestins),
bateaux et nacelles auraient pu aisément naviguer ; et toutes les maisons qui étaient construites en contrebas étaient inondées
jusqu'au premier étage.
Certaines eurent leur cellier plein jusqu’à deux fois la hauteur d'un homme et là, c'était vraiment pitoyable car le vin flottait
par-dessus les eaux.
Dans les écuries en contrebas de trois ou quatre marches, les chevaux solidement attachés ne purent être sauvés à temps et furent
noyés, en l'espace de deux heures, tant la crue fut soudaine ».
La crue de 1910 - Paris - Pont-alexandre-III
L’eau dévastatrice
C'est ainsi qu'un bourgeois de Paris, demeuré anonyme, décrit la crue de juin 1427, l'une des innombrables inondations dont la
capitale fut victime au cours des siècles.
La Seine, au flot impétueux, emportait tout sur son passage, bateaux, ponts, maisons, êtres humains et animaux.
En 1658, elle atteignit la cote record de 8,81 m, jamais dépassée depuis.
Le pont de l'Alma - le zouave lors de la crue de 1910
Ces débordements ont aussi gravement endommagé les monuments.
Ainsi, lors de l'hiver 1689-1690, l'eau submergea le niveau bas de la Sainte-Chapelle et détruisit les vitraux de cette partie
de l'édifice.
La Sainte Chapelle
Pour lutter contre ces catastrophes naturelles, on aménagea peu à peu l'ensemble des berges
et on construisit un barrage à Suresnes.
A la suite de la crue dramatique de 1910, qui vit l'eau monter jusqu'à 8,50 m, on réussit enfin à dompter le fleuve
en édifiant des parapets spéciaux et en dressant d'autres barrages sur la Seine et ses affluents.
Le fleuve nourricier
De l'époque gallo-romaine au XXème siècle, la Seine, sage ou capricieuse, a assuré
L’approvisionnement de Paris en blé, poissons transportés dans des bateaux-réservoirs, viande, fruits, vin, bois de chauffage ou de
construction et charbon.
De nos jours, le Port autonome de Paris, premier port fluvial de France, dont les limites dépassent largement celles de la capitale,
concentre un cinquième du transport de marchandises de la région parisienne.
Le spectacle des péniches lourdement chargées fait partie du décor fluvial.
Péniches sur la Seine
Paris depuis la Seine
Bateaux de croisière et autres Batobus invitent les touristes à découvrir la capitale depuis
le fleuve. Au fil de l'eau, les navires glissent devant les prestigieux monuments qui, de la tour Eiffel à Notre-Dame, les dominent.
La tour Eiffel vue du bateau mouche
Cette vision enchanteresse se conjugue avec celle, plus intimiste, de pêcheurs qui taquinent le poisson, de Parisiens qui,
l'été, en maillot de bain, transforment les berges en plages, attendant le jour, peut-être proche,
où ils se baigneront dans une eau nettoyée de toute pollution.
Plus loin, des peintres amateurs tentent d'immortaliser le fleuve comme le firent avant eux Jongkind, Marquet, Matisse
ou Signac.
Place à la promenade
Avec leurs ports, leurs marchés, aux poissons et aux légumes sur le quai du Marché-Neuf (IVème), ou aux vins sur celui de Bercy
(XIIème) longtemps l’un des premiers d'Europe,
Quai d'Austerlitz
leurs artisans tels les tanneurs qui mégissaient -ou traitaient- les peaux
quai de la Mégisserie (1er) ou les lavandières qui lavaient le linge quai de javel aujourd’hui quai André-Citroën (XVème), les
berges et les quais de la Seine ont concentré une partie importante des activités de Paris.
Leur aménagement, commencé au XIVème siècle, se poursuit encore aujourd'hui.
Dans les années 1960, la rive droite fut en grande partie sacrifiée à l'automobile.
Les réactions négatives de nombre de Parisiens limitèrent son extension sur la rive gauche à un court tronçon.
La partie basse des quais offre encore de belles et longues promenades.
Près de la Concorde (VIIIème), sur les quais Saint-Bernard (Vème) et d'Austerlitz (XIIIème), on longe de coquettes péniches-
habitations auxquelles on ne peut s'empêcher de jeter un regard d'envie.
Quai Saint-Bernard
Sur le quai Saint-Bernard, on débouche sur un étonnant musée en plein air qui expose des statues contemporaines.
Quai saint Bernard - Sculpture en plein air
Sur la partie haute des quais, les bouquinistes installés sur les deux rives attirent les flâneurs et les amoureux de livres et
d’imprimés.
Les bouquinistes
Au milieu de la Seine, l’allée des Cygnes (XVème) agréable lieu de promenade, est ornée à une extrémité, non loin du pont de
Grenelle, d’une réplique au 1/5 de la statue de la Liberté éclairant le monde de New-York (don de la France aux Etats-Unis),
offerte en retour par les Américains de Paris à la ville.
L’allée des Cygnes constitue une très agréable promenade.
La statue de la Liberté à l'extrémité de l'allée des Cygnes
Le pont de Grenelle
En arrivant au pont de Grenelle, on y découvre la réduction au 1/5 de la statue de la Liberté éclairant le monde.
D'une rive à l'autre
Trente-sept ponts, dont deux réservés au métro et au RER, deux destinés au périphérique et trois passerelles piétonnières
(y compris le pont des Arts relient les deux rives de la Seine.
Le Pont des Arts
Le pont des Arts sous un autre angle
Le dernier né, le pont Charles-de-Gaulle (XIIème-XIIIème), a été inauguré en 1996.
Le Pont Charles de Gaulle
Les plus anciens sont le Pont-Neuf (VIème), lancé entre 1578 et 1607
Le Pont Neuf Paris
le pont Marie (IVème), bâti entre 1614 et 1635,
Le Pont Marie
et le pont Royal (1er), commencé en 1685 et terminé quatre ans plus tard.
Le Pont Royal
Le Pont Royal Paris
Le Pont-Neuf, le plus célèbre de tous, est orné d'une
statue équestre du roi Henri IV-surnommé le Vert- Galant en raison de sa vie amoureuse agitée -, qui fut élevée en 1818 en
remplacement de celle détruite sous la Révolution.
Statue équestre d'Henri IV - Pont-Neuf Paris
En 1985, le Pont-Neuf fut métamorphosé durant une quinzaine de jours par l'artiste Christo, qui le recouvrit d'un savant emballage.
Pour les besoins de son film les Amants du Pont-Neuf (1991), Carax fit réaliser une reconstitution à grande échelle de l'édifice
dans le sud de la France.
Parmi les plus récents de ces ouvrages d'art se distinguent le pont Mirabeau (XVIème, 1890-1896), chanté par le poète
Le pont Mirabeau
le pont Alexandre-III (VIIIème), richement décoré et aligné sur la perspective des Invalides, inauguré pour
l'Exposition universelle de 1900,
Le Pont Alexandre III
et la passerelle piétonnière Debilly (VIIème) lancée au-dessus de la Seine à l'occasion de la
même manifestation.
Passerelle Debilly
Le pont de l'Alma (VIIème), reconstruit en 1874, a conservé du décor de l’ancienne construction en pierre de 1855, une statue de
soldat, le célèbre zouave, qui sert de mesure officieuse des crues de la Seine.
Le zouave du pont de l'Alma
Le pont de Bir-Hakeim (XVème), à la fois passage pour le métro, les voitures et les piétons, est une superbe illustration de
l'architecture métallique.
Le Pont de Bir Hakeim - Paris
Le pont des Invalides (VIIème-VIIIème), reconstruit en 1878, qui ne fait pas face aux Invalides comme le laisse supposer son
nom, est ornée de statues de victoires et de trophées.
Le pont des Invalides
Le Petit-Pont (renommé Petit-Pont-Cardinal-Lustiger en 2013) (Vème), qui relie l'île de la Cité à la rive gauche de la Seine, a la
particularité d'être le plus petit de Paris.
Le petit-pont Paris V, et vue de Notre-Dame
Du même côté, le pont de la Tournelle (Vème) a pour ancêtre une passerelle en bois, souvent rebâtie jusqu'à la construction d'un
ouvrage en pierre dessiné par l'architecte Marie en 1856.
Celui que l’on voit aujourd’hui date de 1929.
Le Pont de la Tournelle vu du quai de Béthune