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Place de la Concorde
Place de la Concorde
Paris VII et VIII ème - Métro Concorde
Quel destin tragique pour la place consacrée à Louis XV que de recevoir la guillotine qui exécuta son petit-fils,
Louis XVI, le 21 janvier 1793, puis en octobre de la même année, Marie-Antoinette, l’épouse de celui-ci.
En 1795, pour reléguer dans le passé ces tristes évènements et réconcilier la nation, la place reçoit le nom de concorde.
La place de la Concorde, avec 8,64 hectares, est la plus grande place de Paris.
Le nom aurait été choisi par le Directoire pour marquer la réconciliation des Français après les excès de la Terreur.
Sa dénomination a changé de nombreuses fois, traduisant l'instabilité des régimes politiques de la France
depuis 1789 et une série d'événements joyeux, tragiques ou glorieux, certains d'une grande portée historique,
qui se sont déroulés sur son sol.
Elle s'est appelée place Louis XV, puis place de la Révolution après le 10 août 1792, place de la Concorde
sous le Directoire, le Consulat et l'Empire, à nouveau place Louis XV puis place Louis XVI sous la Restauration,
place de la Charte en 1830, pour reprendre enfin sous la Monarchie de Juillet le nom de place de la Concorde.
De même les monuments qui ont orné ou auraient dû orner son centre : statue équestre de Louis XV,
statue de la Liberté, statue de Louis XVI, obélisque de Louqsor.
Histoire
La Ville de Paris, en la personne de ses échevins et de son prévôt des marchands, décide, en 1748,
d'ériger une statue équestre de Louis XV pour fêter le rétablissement du roi après la maladie dont il a été atteint à Metz.
Gabriel, directeur de l'Académie en sa qualité de Premier architecte du Roi, est chargé d'établir un projet empruntant
les meilleures idées émises par les concurrents. Bénéficiant du soutien de Madame de Pompadour,
qui supervisera l'ensemble des travaux, son projet est accepté en 1755.
Commencée par Edme Bouchardon et achevée par Jean-Baptiste Pigalle, la statue équestre de Louis XV est inaugurée
le 20 juin 1763. Elle est placée au centre de l'esplanade, face à l'est, à l'intersection de l'axe de la nouvelle rue Royale,
qui relie la Madeleine à la Seine, et de l'axe du jardin des Tuileries et de l'avenue des Champs-Élysées.
Le roi est vêtu à la romaine, coiffé d'un catogan et couronné de lauriers. Le piédestal, dû à Jean-François-Thérèse Chalgrin,
est orné de bas-reliefs et, à chaque angle, d'une statue de bronze évoquant les vertus du Roi : la Force, la Justice, la Prudence et la Paix.
Le 30 mai 1770, la place est le théâtre d'un événement dramatique : alors qu'un feu d'artifice est tiré en l'honneur du mariage du
dauphin et de l'archiduchesse Marie-Antoinette d'Autriche, 133 personnes périssent piétinées et étouffées lors d'une panique
provoquée par un incendie déclenché par la chute d'une fusée.
Ce n'est qu'en 1772 que la place est achevée.
En 1831, le vice-roi d'Égypte, Méhémet Ali, offre à la France les deux obélisques qui marquent alors l'entrée
du Temple de Louxor à Thèbes. Seul le premier d'entre eux sera transporté vers la France et arrivera à Paris
le 21 décembre 1833.
C'est Louis-Philippe qui décide de l'ériger sur la place de la Concorde où « il ne rappellera aucun événement politique ».
L'opération, véritable prouesse technique, est réalisée le 25 octobre 1836 sous la direction de l'ingénieur de la marine
Apollinaire Lebas, en présence de plus de 200 000 personnes.
Entre 1836 et 1846, la place est transformée par l'architecte Jacques-Ignace Hittorff
qui conserve le principe imaginé par Gabriel.
Il ajoute deux fontaines (qui ont l'audace d'être en fonte de fer) monumentales
— la Fontaine des Mers et la Fontaine des Fleuves — de part et d'autre de l'obélisque et ceinture la place de lampadaires
et de colonnes rostrales.
Les deux fontaines — inaugurées le 1er mai 1840 par le préfet Rambuteau — célèbrent la navigation fluviale
(fontaine nord, avec des figures assises représentant le Rhin et le Rhône et les récoltes de raisins et de blé)
et la navigation maritime (fontaine sud, avec la Méditerranée, l'Océan et la pêche).
Pour la réalisation des statues ornant ces fontaines, l'architecte fera appel à de nombreux artistes : Jean-François-Théodore
Gechter, Honoré Jean Aristide Husson, François Lanno, Nicolas Brion, Auguste-Hyacinthe Debay, Antoine Desboeufs,
Jean-Jacques Feuchère, Antonin-Marie Moine, Jean-Jacques Elshoecht (dit Carle Elshoecht) et Louis-Parfait Merlieux.
Les colonnes rostrales portent des proues de navire, qui évoquent également l'emblème de la Ville de Paris.
Les statues allégoriques de huit villes françaises dessinent le contour de l'octogone imaginé par Gabriel.
Celle évoquant Strasbourg, par James Pradier est drapée de noir à partir de 1871, date du rattachement de l'Alsace-Lorraine à
l'Allemagne.
La place de la Concorde, avec son sol, ses fontaines, ses statues, ses guérites, ses balustrades,
ses colonnes et ses lampadaires fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques par arrêté du 23 mars 1937.
Obélisque
L'obélisque égyptien de Louxor, vieux de 3 300 ans (XIIIe siècle av. J.-C.), fut transporté en France en 1836,
offert par l'Égypte en reconnaissance du rôle du Français Champollion qui a été le premier à traduire les hiéroglyphes.
Le roi Louis-Philippe le fit placer au centre de la place lors son l'aménagement par l'architecte Hittorff.
Haut de 22,86 mètres, le monolithe, en granite rose de Syène, pèse 227 tonnes. Il est érigé sur un socle de 9 mètres et est coiffé d'un
pyramidion doré de plus de trois mètres et demi.
Les hiéroglyphes qui le recouvrent célèbrent la gloire du pharaon Ramsès II.
Le sommet de cet obélisque est surmonté d'un pyramidion de plus de 3,50 m, ajouté en juillet 1998, aussi pointu qu'étincelant,
fait de bronze et de feuilles d'or. Il est censé remplacer un précédent ornement sommital,
emporté lors d'invasions en Égypte au VIe siècle.
L'obélisque se situe sur la ligne de l'axe historique de Paris qui va de l'Arc de triomphe du Carrousel à l'Arche de la Défense
en passant par le jardin des Tuileries et l'avenue des Champs-Élysées.
L’obélisque sert aussi de gnomon à un cadran solaire dont les chiffres romains et les lignes sont tracés au sol par des incrustations
de métal dans le revêtement du centre de la place.
Fontaines
Les deux fontaines de la place de la Concorde sont situées de part et d'autre de l'obélisque.
L’œuvre de l'architecte Jacques Ignace Hittorff qui ajoute ces deux fontaines monumentales -
la Fontaine des Mers placée au sud (côté Seine) et la Fontaine des Fleuves au nord (côté rue Royale).