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Places, Statues et Fontaines
PLACES, STATUES ET FONTAINES
Le charme de la Place Dauphine, sa forme triangulaire est unique à Paris
Touriste ou Parisien, personne ne s'y trompe.
L'un des grands charmes de la capitale réside dans ses places, petites et vastes. Elles sont des centaines, d'une étonnante diversité.
Chacune a sa personnalité, sa signature.
Elles s'ornent souvent d'une fontaine et d'une ou de plusieurs statues, qui sont autant de points de ralliement.
A travers toute la ville, de quartier en quartier, ces œuvres dévident le fil de l'histoire de la sculpture parisienne.
Le jardin de la Place des Vosges. Ses habitués ne s'en lassent pas
À la gloire du roi
Avec les places des Vosges (IIIe) et Dauphine (1er), Henri IV fut le premier souverain à doter Paris, au début du XVlIe siècle, de places organisées autour d'une statue royale.
La place des Victoires : un écrin de pierre à la gloire de Louis XIV
À la fin du siècle, il fut imité par Louis XIV, qui fit dessiner les places des Victoires (ler-IIème) et Vendôme (1er), et, dans la seconde moitié du XVIIIème siècle, par Louis XV, qui fit aménager la place de la Concorde (VIII ème).
Leur architecture, due aux grands bâtisseurs de l'époque, les classe parmi les plus beaux sites de la capitale.
Les statues d'origine, symboles de l'Ancien Régime, furent détruites sous la Révolution.
À ces étendues majestueuses, beaucoup préfèrent l'intimité des espaces plus réduits.
Des hauts lieux du tourisme .
De toutes les petites place de la ville, c'est sans doute celle du Tertre (XVIIIe), à Montmartre, bordée de coquettes maisons anciennes, qui séduit le plus les touristes.
Ceux-ci ont le sentiment d'y retrouver l'atmosphère du vieux Paris.
Après avoir déambulé à travers la Butte, ils font une halte dans un café ou un restaurant dont les tables et les chaises s'installent en plein air aux beaux jours.
Ceux-ci ont le sentiment d'y retrouver l'atmosphère du vieux Paris.
Après avoir déambulé à travers la Butte, ils font une halte dans un café ou un restaurant dont les tables et les chaises s'installent en plein air aux beaux jours.
Là, ils font travailler les portraitistes, lointains descendants des artistes bohèmes qui, comme Valadon et Utrillo, ont fait la célébrité du quartier ...
Ou bien ils acquièrent des œuvres plus manifestement parisiennes, telles que les reproductions de poulbots, ces peintures d‘enfants du Paris populaire dues à Francisque Poulbot, mort en 1946.
La place du Tertre et ses artistes. D'ici chacun peut repartir avec son portrait
Le soir venu, certains touristes descendent les rues pentues tortueuses pour découvrir le Paris coquin de la place Pigalle. (IXème) cernée par les cabarets de strip-tease.
La Place Pigalle n'anime encore plus, quand vient le soir
Les visiteurs plus sages iront, plus loin, participer, aux côtés des Parisiens, à la vie des cafés de la place de la Contrescarpe (V ème), à deux pas de la rue Mouffetard, très animée, envahiront les bars de la place Saint-Michel (Vème-VIème), ou encore ceux de la place du Marché-Sainte-Catherine (IVème).
Cafés et restaurants de la Place de la Contrescarpe et de la rue Mouffetard
sont autant de pôles d'attraction
Place du marché Sainte-Catherine, un rendez-vous pour nombre de Parisiens amoureux de leur ville
Des endroits plus calmes
Dans tous les quartiers de Paris, même les plus fréquentés, de petites places, tranquilles, offrent aux beaux Jours l’ombre bienfaisante de leurs arbres
ou le confort de leurs bancs. Parfois, un café discret permet de profiter du calme devant une boisson.
Dans le Ve, sur la place de la Sorbonne, les promeneurs côtoient les étudiants de l'université.
Dans le VIe, ils ne manquent pas de s'attarder sur la jolie place Fürstemberg, situées à l'emplacement de l'ancien palais abbatial de Saint-Germain et plantée de paulownias.
Derrière l'église Saint-Germain-des-Prés, la petite place Furstemberg est l'une des
plus charmantes de Paris
Dans le XIIIe, ils s'arrêtent sur la place Paul-Verlaine, où se trouve un puits, creusé à 584,50 rn de profondeur, jusqu'à une nappe d'eau il à 28°c qui alimente, depuis 1924, la piscine municipale.
Dans le XVIe, ils débouchent, non loin de la charmante place de Passy, sur la place du Père Marcellin-Champagnat avec sa fontaine wallace, ses bancs et son mur peint à décor de fenêtres.
Dans le XVIIIe, ils traversent la place des Abbesses, située à mi-chemin entre la butte Montmartre et Pigalle et à proximité d'une rue très commerçante.
Dans le XXe, récemment réaménagé, ils admirent la place Saint-Blaise, centre de l'ancien village de Charonne, et celle des Grès, toute proche.
Par intermittence ou en permanence
Il est des jours où des places un peu assoupies s’éveillent grâce aux marchés. Tel est le cas de la place d’Aligre, dans le XIIème, de celle d'Auteuil, dans le XVIe, ou encore de celle de la Réunion, dans le XXème.
Le marché de la Place d'Aligre, on y trouve des fruits et des légumes parmi les moins chers de Paris
D’autres, en revanche, comme la place de Catalogne, dans le XIV ème, surplombée par les immeubles récents de l'architecte Ricardo Boffil, le rond-point des Champs-Élysées, dans le VIIIème,
Le Rond-point des Champs Élysées, au cœur d'une des plus fameuses perspectives de Paris
au décor végétal souvent renouvelé, ou la place Victor-Hugo, dans le XVIème, connaissent un flot incessant de voiture ou la bruyante animation de brasseries très fréquentées.
Dans le XVIème, quartier résidentiel, la Place Victor-Hugo est toujours très animée
Un amour immodéré pour la statuaire
Limitée essentiellement, jusqu'à la Révolution, aux représentations de la Vierge, ornant les façades des maisons depuis le Moyen Âge, et à quelques rares sculptures à la mémoire ou à la gloire des rois, dont la série fut ouverte par l'effigie d'Henri IV dressée en1634 sur le Pont-Neuf (VIème),
La statue d'Henri IV, le Vert-Galant, sur le Pont-Neuf
la statuaire destinée aux voies publiques ne progressa guère au cours des trois premiers quarts du XIXe s. On remplaça les œuvres détruites sous la Révolution et on installa notamment sur la place de la Concorde (VIIIème) les huit monuments symbolisant de grandes villes de France:
Nantes, Bordeaux, Lyon, Marseille, Brest, Rouen, Lille et Strasbourg.
La statue de la ville de Strasbourg, place de la Concorde
La IIIème République rattrapa le retard. En l'espace de quarante-quatre ans, elle ajouta 124 œuvres au patrimoine dont elle avait hérité en 1870.
Parmi les créations de cette époque figurent la statue de Jeanne d'Arc, sur la place des Pyramides (1er),
Place des Pyramides, la statue dorée d'une Jeanne d'Arc triomphante
celle de l'empereur Charlemagne, qui décore la place du parvis Notre-Dame (IVème),
Charlemagne, le grand empereur, règne sur la place du parvis Notre-Dame
celle encore du révolutionnaire Danton, au carrefour de l'Odéon (VIème),
et celle de la République, qui donna son nom à la place (XXème-Xème-XIème).
Statue de la République triomphante domine la place qui porte son nom.
Elle fut inaugurée le 14 juillet 1883
Place de la République
Elles comptent aussi le groupe sculpté à la mémoire de l'urbaniste Alphand et élevé avenue Foch (XVIème),
Il faut aller avenue Foch, pour découvrir ce monument dédié à l'urbaniste Alphand
la statue équestre du roi Édouard VII trônant sur la place ainsi baptisée (XIème), la statue de Balzac ornant la place Guillaumin (VIIIème), celle de Beaumarchais, rue Saint-Antoine (IVème),
Rue Saint-Antoine, un Beaumarchais au sourire malicieux
et la réplique du Lion de Belfort, sculptée par Bartholdi et installée place Denfert-Rochereau (XIVème)
Le Lion de Belfort, réplique de l’œuvre de Bartholdi, trône place Denfert-Rochereau
Ce grand élan créatif se ralentit pourtant. En 1928, le Pont de la Tournelle (IV-Vème) reçut une représentation de sainte Geneviève, la patronne de Paris.
En 1931, la place du Trocadéro (XVIe) s'enrichit d'une effigie du maréchal Foch.
La statue équestre du maréchal Foch, domine la place du Trocadéro
Des œuvres plus récentes - troisième quart du XXe s. - sont présentées au musée de Sculpture en plein air, quai Saint- Bernard (Ve), ouvert en 1980.
Sur la place de l'Alma (XVIe) se dresse la Flamme de la Liberté, réplique exacte de celle que brandit la statue de la Liberté éclairant le monde de New-York, offerte récemment à la France par des donateurs du monde entier à l’occasion du centenaire du journal américain International Herald Tribune.
La Flamme de la Liberté, éclaire désormais la place de l'Alma
Des fontaines ornementales
Dès la fin du XIIe s., l'alimentation en eau des Parisiens, assurée jusque-là par les puits et les rivières, l'est aussi par des fontaines, à la fois utilitaires et décoratives, comme celle des Innocents (square des Innocents dans le 1er), sculptée par Jean Goujon au XVIe s., la seule qui soit demeurée de l'époque Renaissance.
L'art de Jean Gougon s'exprime parfaitement dans la fontaine des Innocents
Les XVIIe et XVIIIe s. ont vu apparaître de nombreuses fontaines, dont celles de Maubuée et du Vertbois, rue Saint- Martin (III et IVe).
Napoléon 1er en fit aménager plusieurs à partir de 1806 : fontaines égyptisante du Fellah, rue de Sèvres (VIIe),
La fontaine du Fellah, rue de Sèvres, rappelle le goût du premier Empire pour l’Égypte ancienne
Les bornes-fontaines remontent au XIX ème siècle. Elles sont d'une efficace utilité.
du Palmier, place du Châtelet (Ier et IVe) ou de Mars, rue Saint- Dominique (VIIe).
Hommage à un musicien russe, la fontaine Stravinski est due au talent de Jean Tinguely et de Niki de Saint-Phalle
À partir de 1848, les deux mille bornes-fontaines de la capitale cantonnent les œuvres plus monumentales dans un rôle purement décoratif, pleinement rempli par les fontaines Saint-Michel, place Saint-Michel (VIe),
aux Lions, aujourd'hui place Félix-Éboué (XIIe),
La fontaine aux Lions de la place Félix-Eboué
et de l'Observatoire, avenue de l'Observatoire (VIe), érigées sous le second Empire (1852-1870).
Le XXè s. perpétue cette tradition, notamment avec les fontaines de la porte de Saint-Cloud (XVIème) la fontaine Igor-Stravinsky, animée par des sculptures de Tinguely et de Niki de Saint-Phalle, place Igor-Stravinsky (IVème)
ou le Canyoneaustrate, 89, rue de Bercy (XIIème).
Le Canyoneaustrate rue de Bercy, à la fois fontaine et sculpture, a été réalisé en 1986 par Gérard Singer